En Libye, les Nations unies en « état de choc » à la suite d’un attentat à Benghazi
La mission des Nations unies (ONU) en Libye est en « état de choc », selon une source interne à l’organisation, après l’attentat qui a coûté la vie samedi 10 août à trois de ses membres à Benghazi, une première depuis la révolution de 2011. Une voiture piégée a explosé à proximité d’un convoi de véhicules de l’ONU garé devant un centre commercial de la région orientale de la Cyrénaïque, très fréquenté à la veille de la fête musulmane de l’Aïd el-Adha.
Cinq personnes ont été tuées, dont trois officiers de sécurité des Nations unies – un Libyen, un Fidjien et un Jamaïcain – tandis que deux autres membres de la mission onusienne ont été blessés (un Soudanais chargé des droits de l’homme et un chauffeur libyen). La violence de l’explosion a été telle que la voiture a été scindée en deux. « L’onde de choc de l’émotion va bien au-delà de la Libye, car ces personnels de sécurité étaient connus dans d’autres pays où ils avaient servi, notamment l’Irak et la Syrie », ajoute la source.
Cet attentat de Benghazi, aussitôt condamné par le Conseil de sécurité des Nations unies réuni à New York, survient dans un contexte d’aggravation du conflit ouvert au début d’avril par l’offensive sur Tripoli de l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar. La “bataille de Tripoli”, qui a connu des prolongements ces dernières semaines à Juffrah (Sud-Est) et à Mourzouk (Sud-Ouest), a causé la mort de plus de 1 100 personnes, dont 106 civils, et le déplacement d’environ 100 000 résidents. Les deux camps rivaux, le gouvernement d’accord national (GAN) de Sarraj siégeant à Tripoli et les forces assaillantes de l’ANL d’Haftar, avaient conclu une trêve à la veille de l’Aïd, mais aucune perspective de règlement politique n’est en vue.
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